31 | Chronique Littéraire ~ Éclaircir les ténèbres
Éclaircir les ténèbres de Nicolas Bouchard
SNAG 410 pagesL’acheter17,50€
1640. Une Province a disparu. Il semble que l’enfer se soit abattu sur la paisible vallée d’Ouraos, territoire enchanté du Jura et berceau de la princesse Sophronia. Les étoiles ont pâli, une brume verdâtre se glisse partout. Les habitants, terrifiés, se cloîtrent chez eux. On y a vu Frigg, une ancienne déesse païenne accompagnée d’une armée de monstres… Recrutés dans le Paris misérable et grouillant du XVIIe siècle par le cardinal de Richelieu, quatre hommes sont désignés pour lutter contre les puissances des ténèbres : fantassin, mousquetaire, artilleur et lansquenet. Mais le Cardinal leur adjoint un cinquième comparse en la personne du brillant philosophe et ancien mercenaire René Descartes. Son objectif : soumettre la sorcellerie à la loi de la raison, et au final, éclaircir les ténèbres.
Pour tout vous dire, cette lecture me laisse un peu pantoise. J’ai eu du mal à rentrer dans l’univers de l’auteur, à assimiler toutes les informations et à m’attacher aux personnages. Nicolas Bouchard nous ballade entre faits historiques réels et pure magie. Sur cet aspect, le contrat est entièrement rempli, si ce n’est un peu trop ! On nous donne des noms de rois, de contrées et de combats qui, pour les peu informés comme moi, nous perd un peu. Et sans que l’on comprenne vraiment pourquoi, la magie et la sorcellerie font leur apparition et sont au cœur de l’intrigue. Le tout dans un récit où les chapitres du présent s’entremêlent avec les chapitres du passé. Résultat : je suis un peu déboussolée.
Elle grandit ainsi dans la plus parfaite innocence. Toujours, elle respecta sa promesse et ne montra jamais l’étendue de ses pouvoirs à qui que ce fut. Néanmoins, tout là haut, elle apprenait à l’utiliser.
Car même Descartes fut pour moi un personnage froid et sans grand intérêt. Et c’est vraiment frustrant ! Car cette collection se nomme tout de même La compagnie Descartes. Alors pourquoi n’ai-je pas été touchée par ce personnage qui semblait pourtant central au récit ? Tout simplement car il s’avère qu’il ne l’est pas réellement ! Du moins, c’est ce que j’ai ressenti durant ma lecture. Descartes est un des hommes qui combat au côté de Hugues pour sauver Ouraos de la sorcellerie, et c’est tout. Je n’ai pas trouvé qu’il avait un rôle spécial par rapport aux autres, si ce n’est son intelligence et sa perspicacité. Mais il est reste tout de même très secondaire face à Hugues, Sophronia et l’horrible fratrie des Teufelfreunde que j’ai tout bonnement détesté, à juste titre. Chaque début de chapitre est également ponctué de citation de différents ouvrages de Descartes, ce que j’ai apprécié car je ne connaissais pas vraiment cet homme et ses écrits, mis à part sa fameuse formule « Je pense donc je suis » que l’on a le plaisir d’étudier en cours de philosophie au lycée… Entendez-vous mon sarcasme derrière votre écran ?
« Vous remarquerez que je n’emploie pas le mot mirage qui désigne des phénomènes optiques dus notamment à la réfraction de la lumière. J’ai écrit un essai sur le sujet qui a d’ailleurs suscité pas mal de controverses, néanmoins ce type de phénomène possède une explication des plus rationnelles ce qui n’est pas le cas de cette mer sortie de nulle part. »
Sur le coup, j’ai simplement eu l’impression d’être ensevelis d’informations et de phénomènes magiques dont les personnages ont bien du mal à expliquer l’origine. Même Descartes, c’est peu dire ! Cependant, les cinq derniers chapitres ont finalement mis de l’ordre dans tout ça et j’ai enfin pu apprécier ma lecture. Je n’ai donc pas été entièrement séduite par cette histoire mais j’ai bon espoir pour la suite des aventures de ce cher Descartes et de sa compagnie ! Maintenant que les bases sont posées, je n’ai pas de doute sur le fait que j’apprécierais davantage ma lecture du prochain tome qui s’annonce tout aussi fantastique au vu des dernières lignes de l’histoire…
En bref
Merci aux éditions SNAG pour l’envoi.