Le voleur de baisers
Quand Narcisse emprisonne Némésis.
Être la fille d’un parrain de la mafia italienne de Chicago fait de la toute jeune femme une personne à part. Francesca va vite le découvrir que son avenir qui semblait tout tracé va être bouleversé par un homme qu’elle ne connaissait même pas. Depuis son plus jeune âge, elle rêve d’épouser un homme qu’elle connaît depuis toujours : comme elle, il appartient à une famille criminelle ; ils s’aiment et ont la même vision de la vie. Mais le sénateur Wolfe Keaton a d’autres projets pour elle. Cet avocat a une revanche à prendre sur la famille de Francesca et il a bien l’intention de l’utiliser comme un pion dans la partie d’échec qui l’oppose au père de la jeune femme. Pour cela, il veut en faire son épouse. La voilà obligée d’oublier tous ses projets, celui qu’elle est sûre d’aimer, sa liberté. Wolfe estimait avoir pensé sa vengeance jusque dans les moindres détails. Mais il a sans doute sous-estimé Francesca et les sentiments qu’elle lui inspire.
Chronique littéraire
« On dit que les vœux de mariage sont sacrés.Les miens ont été brisés avant la sortie de l'église. On dit que notre cœur ne bat que pour un seul homme. Le mien s'est brisé et a saigné pour deux rivaux qui se sont battus jusqu'au bout pour sa conquête. »
Ce roman trainait dans ma PAL depuis quelques temps et il ne me tentait pas plus que ça. Et puis après une pause de romance, ça m’a manqué et je me suis finalement lancé. Je ne regrette pas ! J’ai passé un très bon moment au côté de Francesca et Wolf. Avec le résumé, j’avais un peu peur de tomber dans le classique schéma du triangle amoureux (assez agaçant qu’on se le dise) et même s’il est bien présent, il ne m’a pas dérangé outre mesure.
Francesca est amoureuse depuis toujours de son ami d’enfance Angelo. A 19 ans, elle est très attachée aux coutumes de sa famille et croit dur comme fer aux prémonitions présentes sous forme de trois petits bouts de papier cachés dans un coffret en bois. L’amour avant le mariage ? Hors de question. Aussi Francesca attends la demande en mariage d’Angelo de pied ferme et a de bonnes raisons de croire que cela est sur le point d’arriver. Mais alors qu’elle pense voir arriver son bel italien lors d’une fête costumée, l’homme qui se cache sous le masque qui lui vole son premier baiser est en réalité le sénateur Keaton, celui-là même qui l’a ridiculisée quelques heures plus tôt devant l’assemblée. Démarre alors la descente aux enfers pour Francesca qui se retrouve mariée de force à Wolfe.
« Vous savez comment j’ai su que vous n’étiez pas Angelo quand on s’est embrassés ? Pas à cause de votre taille ou de votre odeur. Mais parce que vous aviez un goût de cendre. De trahison. Vous, sénateur Keaton, vous avez le goût amer et froid du poison. »
C’est peut-être étrange, mais je me suis davantage attaché à Wolfe qu’à Francesca. Bien qu’il soit réellement ingrat, abject et horripilent, je l’ai trouvé à la fois doux et bienveillant (hormis une scène qui m’a juste donné envie de vomir). Il n’aspire qu’à deux choses dans la vie : venger sa famille et devenir président. Et rien de mieux selon lui que d’épouser la fille de son ennemi juré. Son passé est dur, quoi que je pense qu’il aurait pu être un peu plus exploité. Avoir un personnage aussi torturé et poussé par la haine et la vengeance, j’aurais adoré le voir passer à l’action avec le père de Francesca.
En parlant d’Arturo, je lui aurait bien collé ma main dans sa figure à celui-là. Le genre de père mafieux qui envoie sa fille en pâture tout en continuant de l’appeler Mija mi vida… pour le coup, j’étais plutôt rangé du côté de Wolfe malgré ses mauvaises actions ! La famille de Francesca m’a d’ailleurs drôlement fait penser à celle de Veronica dans la série Riverdale. Je ne sais pas si vous regardez, mais pour ma part je suis fan ! Mais revenons à Francesca. Elle a été toute sa vie couvée par ses parents qui ont une vision très aristocratique de ce que doit faire ou non une femme dans la société. En d’autres termes, elle ne doit pas travailler et rester gentiment chez elle s’occuper de la maison et des enfants. Mais oui bien sûr. Lorsqu’elle se retrouve dans les bras de Wolfe, celui-ci lui permet alors de faire tout ce qu’elle a toujours voulu : aller à l’université et travailler. Et même si Francesca n’aime pas l’homme qu’elle devra épouser, elle doit bien avouer que cette contrepartie ne lui déplait pas. Elle est forte, courageuse et ose revendiquer ses droits. Au fil de l’histoire, Francesca se dévoile petit à petit et c’est ce que j’ai aimé dans son personnage : un peu de rébellion !
En bref...
Une romance aux allures de triangle amoureux qui s’estompe finalement assez rapidement ! J’ai beaucoup aimé le personnage de Wolfe et ses travers, et le côté rebelle de Francesca. J’ai passé un très bon moment.