Ma Louise
Elle était belle, ma Louise.
Arnaud gynécologue parisien réputé, est marié à une éditrice, deux enfants, catholique pratiquant, une vie stable dans un cercle parfaitement harmonieux.
Louise, jeune factrice de Saint-Germain-des-Prés, légère, petite héroïne de son temps, balance sa besace de courriers comme dans un dessin de Sempé.
Rien, à priori, ne semble les réunir et pourtant de leur rencontre naît une idylle imprévue. Mais l’ombre pesante de Matilda, la mère de Louise, rôde. Un roman qui mêle passion, mensonge, faux-semblant et drame.
Chronique littéraire
« Louise est une hirondelle qui vit à l'heure d'été, dont le corps est électrique, vibrant et puissant. Louise est une petite héroïne de son temps, légère, balançant sa besace de courriers comme dans un dessin de Sempé. »
La première chose qui me vient à l’esprit en pensant à Ma Louise, c’est que je me suis bien fait balader du début à la fin. Et j’ai adoré ça ! Je suis de moins en moins surprise par le scénario de mes lectures et cette fois-ci, Edouard Moradpour a su me tenir en haleine jusqu’au bout. J’ai découvert un auteur à la plume douce et poétique, sans aucun scrupule pour ses personnages et baladant ses lecteurs à coups de faux-semblant tout au long de son histoire. Je ne m’attendais pas à de telles révélations ni à un tel dénouement. L’auteur m’a retourné le cerveau trois fois en moins de 220 pages. Un exploit !
J’ai tout de suite aimé Louise. Cette jeune factrice tombe sous le charme d’un médecin alors qu’elle lui apporte son courrier. Il semblerait que l’alchimie soit réciproque, ce qui pousse Louise à devenir plus entreprenante et invite Arnaud à diner. La bague à son annulaire gauche ne lui fait pas peur. Louise est une femme qui sait ce qu’elle veut, allant au bout de ses idées. Elle est pétillante, respire la joie de vivre et profite de chaque instant. Mais ce qu’elle veut par-dessus tout, c’est son Arnaud rien que pour elle. Aura-t-il la force de quitter sa femme Hélène et ses deux enfants pour elle ? Le charme de Louise pourrait bien faire flancher ce gynécologue catholique de bonne famille.
« Ils firent connaissance comme deux êtres persuadés de déjà tout savoir. Sans se poser de questions. Ils avait l'impression de porter un pull dont l'un était le prolongement des manches de l'autre. »
Arnaud a une vie bien rangée. Des patientes fidèles à son cabinet, une femme en accord avec les attentes de ses parents, deux beaux enfants, le tout ancré dans une vie religieuse chrétienne bien ordonnée. La messe du dimanche, c’est sacré. Et présenter une femme qui plaise à ses parents l’est encore plus. Alors quand Louise débarque à son cabinet un jour de pluie, les yeux malicieux et les cheveux en pagaille sous son anorak jaune, Arnaud est chamboulé. Quitter sa femme pour Louise serait une folie, et pourtant… Avec Louise, Arnaud a l’impression de retrouver une deuxième jeunesse. Leur couple est à son paroxysme jusqu’à ce jour particulier où Louise commet un acte qu’Arnaud a bien du mal à comprendre ? Comment ? Pourquoi ? Il a besoin d’entendre les raisons de Louise. Mais ses réponses sont bien loin de ce que s’imaginait Arnaud.
Encore une fois, je ne m’attendais pas à ces retournements de situation. J’ai beaucoup aimé l’écriture, poétique et qui va à l’essentiel. L’histoire est presque entièrement narrative, il y a très peu de dialogues et lorsqu’ils sont présents, ils sont choisis avec soin et apportent une dimension d’autant plus forte à l’histoire. J’ai aimé ce choix de narration, moi qui suit plutôt habituée à lire des romans avec beaucoup de dialogues, je me rends compte que ce genre d’écriture me plait tout autant.
En bref...
Un roman qui excelle dans la narration et les faux-semblant. Rien ne nous prépare au dénouement et pourtant les indices sont bien présents. Les deux protagonistes semblent plus amoureux que jamais et pourtant… je vous le conseille !